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Natixis a perdu 2,8 milliards en 2008

Publié le par Pepshe

Natixis a enregistré une perte nette de 2,8 milliards d'euros, mais compte sur la qualité de ses actifs stratégiques et sur ses mesures de restructuration pour rebondir au cours des prochaines années. Le groupe n'a toutefois pas échappé, loin de là, à la crise financière qui s'est amplifiée au cours du quatrième trimestre 2008.

 

« En complément des mesures prises à l'été 2008, Natixis a décidé en décembre d'interrompre l'essentiel des activités de compte propre et de produits dérivés les plus complexes », indique le groupe dans un communiqué de presse. L'établissement ne versera pas de dividende au titre de l'exercice écoulé.

Au cours du quatrième trimestre, la banque a perdu 1,6 milliard d'euros. son produit net bancaire a fondu à 228 millions d'euros contre 402 millions d'euros en 2007 et sa perte brute d'exploitation s'est établie à 866 millions d'euros. Durant les trois derniers mois de 2008, l'amplification de la crise a amputé 1,3 milliard d'euros au produit net bancaire de Natixis et le coût du risque a augmenté de 1 milliard d'euros, y compris les charges liées à l'affaire Madoff (375 millions d'euros) et à la faillite de Lehman Brothers (293 millions).

Fin 2008, le ratio Tier One de la banque, qui mesure sa solvabilité, est ressorti à 8,2%. « Pro forma des fonds additionnels dont nous bénéficierons au titre de la deuxième tranche du plan de soutien aux banques et des projets de cession d'actifs en cours, ce ratio sera supérieur à 9% », a estimé Dominique Ferrero, le directeur général de la banque, au cours d'une réunion d'information.

Natixis a engagé une restructuration de ses métiers de banque de financement et d'investissement (BFI), les plus touchés par la crise. La banque a supprimé 191 postes en équivalent temps plein. Les effectifs de cette activité devraient encore diminuer de plus de 10% en 2009, selon une présentation des résultats annuels disponible sur Internet.

L'activité de BFI vise à moyen terme un produit net bancaire compris entre 2,5 et 3 milliards d'euros. Son coefficient d'expoitation devrait être compris entre 61% et 63% et la rentabilité des fonds propres alloués à cette activité se situerait entre 8% et 12%, estime Natixis. En 2008, la BFI a enregistré un produit net bancaire de -456 millions d'euros et a dégagé une perte nette de 3,2 milliards d'euros. Ses fonds propres ont été renforcé à 7,9 milliards d'euros, Natixis ayant reçu en décembre 2008 1,9 milliards de fonds propres de ses actionnaires de référence - la Caisse Nationale des Caisses d'Epargne (CNCE) et la Banque Fédérale des Banques Populaires (BFBP).

Natixis a cantonné les actifs les plus risqués dans une structure interne et une équipe dédiée va en gérer l'extinction - la banque ne précise pas le coût attendu de cette décision. Cette opération de cantonnement en interne concerne pour l'essentiel des activités logées jusqu'ici dans sa banque de financement et d'investissement. Elles représentent un portefeuille d'actifs "potentiellement risqués et d'autres actifs non risqués" d'une valeur totale de 31 milliards d'euros. Les pertes liées aux actifs à risque cantonnées se sont montées à 3,5 milliards d'euros l'an dernier, dont 1,3 milliard au cours du quatrième trimestre 2008.

Sur l'ensemble de l'exercice, le produit net bancaire de Natixis a chuté de 51% à 2,9 milliards d'euros. Son résultat brut d'exploitation est négatif à hauteur de 1,8 milliard d'euros contre un profit de 902 millions d'euros un an plus tôt.

Les "activités pérennes" de Natixis ont représenté l'an dernier un produit net bancaire de 6,4 milliards d'euros et ont dégagé un bénéfice net courant de 987 millions d'euros. Les actifs de la "BFI pérenne" se montent à 102,5 milliards d'euros.

Natixis a bénéficié des dérogations à l'application stricte des normes IFRS, qui autorisent des transferts de portefeuilles vers des activités qui ne sont pas valorisés sur la base des prix de marché. Ces transferts ont concerné 11,5 milliards d'euros d'actifs, un montant très supérieur à ce que l'on a observé jusqu'ici au sein d'autres banques. Ces reclassements ont amélioré de 310 milliions d'euros le produit net bancaire et les résultats de la banque.

Cette publication intervient alors que doit être officialisée aujourd'hui la fusion des organes centraux des groupes Caisse d'Epargne et Banques Populaires, dont l'Etat devrait prendre 20% du capital. François Pérol doit prendre la présidence de l'ensemble issu du rapprochement des organes centraux des Caisses d'Epargne (CNCE) et des Banques Populaires (BFBP). Cette nomination qui a provoqué une polémique compte tenu du rôle actif joué par ce conseiller du Président de la République dans la mise en oeuvre de la fusion.

« Cette fusion, si elle va à son terme et j'ai de bonnes raisons de penser que ce sera le cas, créera un nouveau leader en France. Nous devrions en tirer parti d'une manière qu'il est difficile de quantifier pour l'instant », a indiqué Dominique Ferrero.

Source: E24

Publié dans Economie

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